Ce mois -ci, c’est One, léonberg mâle de 3 ans qui est à l’honneur !
Sandrine est venue me voir sur les conseils de son éleveuse. A notre première rencontre, elle n’osait pas ouvrir le coffre, tant elle se sentait incapable de maîtriser son ours. A sa sortie de voiture, One était méfiant, sur l’oeil, et très distant.
Voici un résumé des séances !
One est l’exemple parfait d’un des grands classiques de la rééducation ! Un chien devenu tellement ingérable en laisse que toute sortie est une source d’angoisse ! On va donc suivre son évolution.
Tout comence avec un chiot sans soucis, sorti d’un bon élevage. C’est un bébé bien dans ses pattes, très protégé pour sa croissance. Il rencontre régulièrement les chiennes de la famille, mais a peu d’ interactions avec d’autres congénères. Il grandit vite, devient puissant, commence à tirer fort, puis à s’énerver de plus en plus, à chaque fois qu’il croise un autre chien. Il est alors en pleine adolescence, a déjà sa taille adulte, et une force considérable. Il fait peur aux promeneurs, qui forcément sont assez peu enclins à le laisser jouer avec leur chien, et surtout, il commence à inquiéter sa propriétaire, qui n’a plus la force nécessaire pour ne pas faire le drapeau derrière lui…
Le démarrage de la séance est compliqué, Sandrine est rivée les 2 mains à sa laisse, à 15 cm de collier, les yeux parcourant sans cesse l’environnement, à l’affût de tout et n’importe quoi. Le chien est dans le même état, et peut à tout moment bondir avec un air menaçant, en cas d’intrusion dans son espace.
Elle me raconte l’enfer des promenades, le passage impossible devant des portails avec des chiens, la furie au bout de la laisse, le 1/2 tour aussi loin qu’elle aperçoit un chien qui se promène…
Le seul qui peut encore le promener, c’est son mari, mais en usant de sa force physique pour le contenir.
On va commencer par prendre le temps nécessaire à recréer du lien, de la confiance, du plaisir, tout en expliquant chaque comportement, chaque interpretation, et en mettant en place de petits exercices simples.
La priorité étant de casser ce cercle vicieux d’hyper vigilance entre l’humain et le chien. L’humain scrute le paysage de plus en plus loin de peur de croiser quelqu’un, ce qui entraîne instantannément la vigilance du chien qui se demande ce qui inquiète tant son maître… Et si , par hasard quelqu’un surgit, le stress de l’humain confirme au chien son sentiment de crainte. Si son maître a peur, c’est qu’effectivement la chose approchant est dangereuse, et qu’il faut donc tout faire pour l’écarter. Et plus le chien va devenir réactif, plus son bipède va avoir peur d’un accident, plus il va stresser d’avanyage et augmenter sa vigilance à chaque sortie. Et c’est l’engrenage !
Ensuite, quand les sourires reviendront, quand Sandrine sortira spontannément son chien de la voiture, sans même y réflechir, quand le travail sur la marche en laisse détendue aura portée ses fruits, alors on commencera à sortir le binôme dans le grand monde ! D’abord dans des lieux peu peuplés et avec beaucoup d’espace, puis tranquillement, à leur rythme, on augmentera le niveau de difficulté, jusqu’à aller sur la voie verte, étroite et fréquentée !
A ce stade, Sandrine a déjà oublié qu’elle avait peur de croiser des gens, des enfants ou des vélos, elle est focalisée sur la crainte de croiser un chien !
Il est temps de les confronter à ce qui les terrorise tellement, les autres chiens !
S’en suit un patient travail d’habituation à distance. Il est hors de question de le mettre dans le rouge, on va, une fois de plus, aller à son rythme. Ce n’est pas spécialement photogénique, mais fondamental ! Et finalement One va accepter les chiens dans un environnement proche, quelque soit le mouvement de chacun !
Place à la liberté !
Je n’ai pas de photos du tout 1er lâcher, Mathilde, ma photographe n’étant pas là ! Même si j’ai soigneusement observé One durant toutes les séances, et que lorsque j’en viens à le lâcher, c’est que j’estime que c’est sans danger, il n’en reste pas moins que ce sont 2 êtres vivants, donc toujours capables de nous surprendre avec un comportement inaproprié. Je suis donc concentrée sur ce qui se passe et n’ai pas le temps pour les photos !
Les approches sont intrusives et puissantes, mais très rapidement, One va réapprendre à communiquer plus calmement !
On va alors, à chaque séance, varier les présentations. Femelles, mâles, stérilisés ou non, chien unique ou groupes… A chaque fois, One s’adapte, et ce, de plus en plus vite !
Il ne se mêle pas des tensions entre les autres chiens, ne s’affole pas, ne s’énerve pas, joue si l’occasion se présente, ou fait sa vie tranquille.
Evidemment, on continue le travail en laisse.
Il a très largement mérité une séance toute en détente ! Je prends mes chiennes, et mes acolytes habituels, Mishka et Rangoon, et nous voilà partis pour une balade en complète décontraction, avec baignade en plus ( il paraît que One ne sais pas nager ! )
C’est la première fois qu’il profite d’une promenade en complet lâcher avec des copains, et ne va pas bouder son plaisir !
Enfin, afin de lever les dernières appréhensions , du genre » oui mais, s’il rencontre un chien agressif ? », je lui présente un mâle plus sensible.
Bien entendu, c’est plus sportif, One répond au malaise en revenant dans ses anciennes habitudes
C’est la première fois qu’il profite d’une promenade en complet lâcher avec des copains, et ne va pas bouder son plaisir !
La 1ère rencontre en libre est tendue, les longes sont laissées par sécurité, mais les 2 chiens sont parfaitement communiquants, ce qui n’a, de loin pas, toujours été le cas de Pongo !
Le reste de la séance va se dérouler sans le moindre soucis, chacun respectant l’espace de l’autre.
Et voilà One, te voilà prêt pour une chouette vie de balades, de rencontres et de plaisir partagés avec ta super Sandrine ! Et un immense bravo à elle, qui a su dépasser ses peurs et n’a pas hésité à se remettre en question, pour votre bonheur commun !