Voilà, le petit chiot que vous attendiez est enfin arrivé chez vous !
Si cela représente une immense joie et une excitation de toute la famille, n’oubliez pas que pour le chiot, c’est d’abord un très grand traumatisme. En quelques heures, il vient de perdre sa mère, ses frères et sœurs, les lieux et les odeurs qu’il a connus toute sa vie, pour être confronté à un nombre incroyable de stimulus tout nouveau pour lui.
Il est impératif qu’il puisse prendre ses marques et se reposer un peu avant de découvrir toute la famille. Installez-le dans un endroit calme, avec sa couche et ses gamelles, et laissez-le faire le tour tranquillement. S’il pleure, une personne peut rester avec lui, en étant très calme, s’asseoir par terre et le laisser faire. S’il cherche des câlins, surtout ne vous privez pas, mais ne l’empêchez pas de naviguer au rythme de ses envies. Il peut aussi rester prostré quelques heures, c’est le temps dont il a besoin pour observer et décider qu’il n’est pas en danger. Laissez-le tranquille et ne le stimulez pas, ça ne sera pas sécurisant pour lui, bien au contraire.
Evitez le défilé d’amis et de la famille venus voir la dernière merveille, à grand renfort de cris, de gesticulations et de manipulations … Oui, les enfants sont fous de joie, mais ils vont devoir patienter, rester calme, et surtout ne pas porter le chiot. Ce n’est pas une peluche, c’est extrêmement déstabilisant pour un chien de ne pas avoir les pattes au sol, et en cas de chute, les dégâts peuvent être conséquents. Un chiot dort énormément, et son sommeil est constructeur, il ne faut donc pas le réveiller, même si c’est frustrant !
Selon son âge et le travail de l’éleveur, il se peut qu’il angoisse la première nuit. Dans la mesure du possible, il vaut mieux dormir avec lui dans la pièce où il sera amené à passer ses nuits, plutôt que de le prendre avec vous pour le déménager quelques jours plus tard. C’est l’occasion de tester le confort du canapé !
Il ne contrôle pas vraiment les muscles de sa vessie, et à chaque réveil, ainsi qu’à chaque émotion, il fera pipi ! Inutile donc de le gronder s’il fait une flaque de joie sur vos chaussures, ou celles des invités, il ne le fait pas volontairement, et vous risquez juste de l’angoisser et de provoquer un stress qui augmentera ses mictions !
Oubliez les conseils du cousin de la voisine du style un chient DOIT manger après vous, sinon c’est lui qui vous mangera, ne DOIT PAS aller sur le canapé, le lit, dans le passage de porte… Bullshit que tout cela. L’éducation de votre chien, au même titre que celle de vos enfants, ne regarde que vous, au moins pour ce qui se passe entre vos murs, dans le respect de chacun, faut-il vraiment le préciser ! Si ça vous arrange de le nourrir à 18 ou 20h, si vous aimez qu’il squatte votre fauteuil, libre à vous ! Simplement, ce sera une normalité pour votre chien, qui risque de s’installer ainsi chez tout le monde, ou de ne pas avoir envie de céder sa place aux invités. Pour éviter cela, il vous suffit dès le départ de toujours lui donner l’autorisation de monter sur un meuble, et non de le laisser décider. Ainsi, si vous ne l’invitez pas à le faire, il restera tranquillement au sol.
Ensuite, le maître- mot, pour absolument tout ce qui concerne l’éducation, c’est la COHERENCE ! Un chien ne peut comprendre un raisonnement du type « avant tu étais petit, maintenant tu es grand ! », donc à vous d’indiquer les limites (ou pas) dès le départ.
- S’il a le droit de monter sur vos genoux à 2 mois, il aura le droit adulte.
Si le canapé est interdit, n’hésitez pas à vous mettre au sol pour faire un gros gâté. - S’il est amené à rester seul la journée, habituez-le de suite. Si vous avez pris quelques jours de repos pour son arrivée, c’est génial, mais pensez-bien que pour lui, être H24 avec vous et soudain ne plus vous voir est terriblement angoissant. Faites de courtes absences, en lui laissant ses jouets et de l’eau à disposition, et ne manifestez aucune émotion ni en partant, ni en revenant, il faut que ce soit un acte aussi banal que de changer de pièce. D’ailleurs, même s’il est très tentant de l’avoir toujours avec vous, il est impératif qu’il apprenne à rester dans une pièce si vous êtes dans une autre.
Sinon il vous suivra partout et sera perdu à la moindre absence, et il est fort probable qu’il tentera d’évacuer son stress en pleurant ou en détruisant ce qu’il a à sa portée ! - Ne le laissez pas aller dire bonjour à tous les gens qu’il croise en balade. A cet âge, il ferait fondre la banquise, et tout le monde va répondre à sa demande. Mais lui va apprendre que de se précipiter sur les humains est très gratifiant, et ne comprendra pas pourquoi l’accueil sera nettement moins chaleureux quand il fera 20, 30 ou 60 kg et sera couvert de boue…
- Prenez l’habitude de le caresser, ou de jouer avec lui, quand il a les 4 pattes au sol. Si vous le gratouillez machinalement chaque fois qu’il vous sollicite en grattant vos jambes, vous renforcez involontairement sa future capacité à sauter sur vos invités…
- Ne le sur -protégez pas, mais ne le plongez pas non plus dans des bains de foule angoissant ! Non, la place d’un chiot n’est pas dans un marché noir de monde où il risque à chaque instant de se faire piétiner ! Faites de courtes sorties (environ 5 minutes par mois de vie), dans des environnements différents, mais toujours en sécurité pour lui.
- Ne le laissez pas être caressé par la terre entière, particulièrement s’il montre qu’il n’en a pas envie. On ne socialise pas un animal en le forçant à faire ce qu’il ne veut pas. C’est son droit de ne pas avoir envie d’être touché par des inconnus, et vous gagnerez sa confiance en vous interposant.
- Rencontrer des congénères est primordial, mais pas n’importe comment ! En liberté, dans un endroit sécurisé, et avec un nombre de chiens limités. Votre bébé ne doit pas devenir le souffre – douleur d’un groupe, et doit se sentir à l’aise, passées les premières minutes. Si vous choisissez de l’emmener voir un éducateur, écoutez votre petite voix intérieure ! Si vous ne le sentez pas, fuyez, et ne laissez jamais personne malmener votre chien (secouer la laisse, le soulever de terre, l’obliger à rester coucher par la contrainte, lui hurler dessus…) sous prétexte que c’est un professionnel. Rien ne justifie jamais la moindre maltraitance !
Plus vous essayerez de comprendre ce que le chiot peut apprendre et ressentir, Plus vous accepterez de changer de point de vue pour adapter les apprentissages, plus il sera simple de vous installer ensemble pour une longue vie complice et harmonieuse !