Ipso est un jeune croisé berger de 3 mois, qui vit chez sa maîtresse Christine depuis quelques semaines déjà. Tout va pour le mieux quand elle est là, ils se font plein de câlins, jouent beaucoup et Ipso est heureux.
Seulement voilà, tous les matins Christine prend son petit déjeuner, passe une heure dans la salle de bain (paraît que c'est normal pour une fille à 2 pattes), se met à câliner son toutou chéri tout en semblant contrariée, elle lui parle en agitant son doigt et en faisant des gros yeux, en disant des choses comme « tu ne fais pas de bêtises aujourd'hui hein ? ». Ipso se lèche le museau, donne la patte mais il sait déjà que Christine va enfiler son manteau s'en aller sans qu'il n'ait rien compris à tout ce cinéma.
Il erre donc dans l'appartement, avec cette boule de stress qu'il a besoin d'évacuer. Et rien de tel que de mâcher ou grignoter pour ça ! Il prend donc ses jouets, mais ils sentent fort le "plastique" alors que devant lui se dressent plein de troncs en vrai bois d'arbre, eux ! Naturellement il jette son dévolu sur un de ses piquets, de préférence un qu'il n'a pas encore entamé, et qu'importe si Christine appelle ça "des pieds de la table Louis XV "
! 
Mais Ipso est un chiot et très vite le sommeil se fait sentir. Il cherche l'endroit le plus confortable, grimpe sur le canapé en s'aidant de ses griffes pour se hisser (aïe, le revêtement!), s'installe et tétouille le tissu pour s'endormir. Mais à force d'être mâchouillé, ce dernier se déchire et oh surprise, il y a plein de trucs rigolos dedans ! Fini la sieste, Ipso s'éclate à sortir toute la bourre des fauteuils …

Et finalement Ipso entend la voiture se garer. Or il a remarqué que quand Christine rentre, elle est toujours très en colère, alors il s'assoit dans un coin, en lui tournant le dos et la tête basse. Gagné ! A peine passée la porte, Christine se fâche très fort, se précipite sur le chiot en avançant le visage très près de lui avec des yeux étincelants de colère et une voix menaçante. Ipso détourne la tête, baille, baisse les oreilles... Sa maîtresse l'oblige à le regarder les yeux et lui dit "et ne te moques pas de moi, ne fais pas comme si tu ne me voyais pas, tu sais très bien ce que tu as fais ! "

Scénario classique pas vrai ?
Ipso (et les autres) souffre d'angoisse de séparation, et il existe quelques petits trucs simples pour éviter de le stresser !
Comprenons d'abord le mécanisme :
-
Le chien est observateur et nous sommes pétris d'habitude . Il a donc tout lieu de comprendre que notre rituel matinal signifie que nous allons bientôt le laisser seul. Il commence donc à stresser bien avant notre réel départ.
-
Alors qu'il est stressé, nous le caressons. Implicitement, nous renforçons donc son comportement puisque nous le félicitons. En plus notre langage et nos gestes ne sont pas cohérents, puisque nous le caressons gentiment tout en anticipant sur d'éventuels dégâts et en communiquant donc cette appréhension.
-
Resté seul, il se retrouve dans une pièce comportant bien des risques. Sortir la bourre du canapé est une chose, l'avaler en est une autre …
-
Enfin, le retour à la maison est totalement incompréhensible pour le chien, puisqu'il est associé à un énervement dénudé de tout sens pour lui.

C'est bien joli tout ça, mais que peut -on faire alors ?
En premier lieu, vous l'aurez compris, tentez de changer vos habitudes. Ce n'est pas évident, mais essayez de vous observer avec un peu de recul, et de changer des petites choses. Ne rangez pas forcément vos affaires au même endroit. Les clés sur le buffet, le téléphone qui traîne sur la table du salon, le sac, la veste, les chaussures … Pourquoi ne pas préparer tout ça la veille et le mettre dans une pièce hors de vue du chien ?
Ou alors profitez de vos jours de repos pour faire tout votre rituel, partir, et revenir au bout de quelques minutes, le plus tranquillement du monde. Et petit à petit augmentez le temps d'absence. Le chien intégrera vos allers et venues comme une banalité. Ces va et vient seront d'autant plus normaux si le chien est aussi habitué à ne pas être collé à vous quand vous êtes là. Bien sûr que c'est tentant de profiter de chaque seconde de votre chiot, il est si mignon et grandit si vite, mais s'il est habitué à rester de temps en temps seul dans une pièce alors que vous êtes tout naturellement dans une autre, la séparation sera beaucoup moins stressante ! De la même manière, rentrez et sortez de chez vous aussi simplement que quand vous changez de pièce. Pas de câlins ou de longs discours qui peuvent alerter votre chien. Ne vous préoccupez pas de lui, vous éviterez de lui transmettre vos angoisses et votre culpabilité !

Pour préservez votre intérieur (et votre chiot), ne laissez rien traîner, évitez de lui donner l'accès au salon, et donnez lui des objets qui l'occuperont réellement. Des jouets solides et creux que vous pouvez tartiner de fromage ou de pâté, un gros morceau de bois, des jeux en cordes … Et bien sûr évitez de le laisser seul toute la journée, c'est un animal sociable qui n'est pas fait pour ça !

Enfin à votre retour, rappelez vous toujours que s'il prend l'air penaud, ce n'est pas parce qu'il a joué avec votre mobilier, mais parce qu'il a intégré que votre arrivée rime avec votre énervement. Alors même si la journée a été longue, même si ses bêtises vous coûtent une fortune, même s'il va falloir trouver l'énergie de tout nettoyer alors que vous rêver de vous vautrer dans votre canapé ( ah non pardon, vous n'avez plus de canapé!), restez le plus neutre possible, sortez votre chien (il en a un énorme besoin !), et attendez d'être seul pour hurler un bon coup et tout remettre un ordre !