L’agressivité chez le chien

L’occasion d’une séance très intéressante et surtout très fournie en photos grâce au talent de la propriétaire du chien, va me permettre de revenir sur une notion souvent bien mal interprétée, l’agressivité !

Le chien n’est pas agressif de manière intrinsèque, ce n’est pas un trait de caractère, et en aucun cas un comportement en soi. Il ne naît pas agressif, ni ne le sera en toute circonstance. L’agressivité est une réponse à une situation donnée, généralement conduite par de la peur ou de l’anxiété. Elle fait partie du panel de communication, et est utilisée quand rien, au ressenti du chien, n’a réussi à le sécuriser d’un danger supposé ou réel.

La démonstration agressive est généralement extrêmement codée, et à pour but d’écarter le danger, et certainement pas de devenir dangereux. Malheureusement, des mises en situations critiques répétées, de mauvaises expériences, de la douleur, de la peur, de l’isolement social, peuvent conduire le chien à anticiper de plus en plus tôt une défense toujours plus musclée, en abandonnant toute l’échelle de communication pacifique, puisqu’elle n’est pas jugée comme efficiente pour le protéger. Il devient alors l’agresseur, sans préavis…

C’est afin d’éviter d’arriver à ce stade qu’il est primordial de désamorcer les situations de crises, de comprendre l’origine de la peur, de travailler sur les causes et non les conséquences, et surtout, surtout, de ne jamais rajouter de la violence sur de l’agressivité.
Le sujet est si vaste qu’il fera certainement l’objet de plusieurs articles, mais pour aujourd’hui, concentrons-nous sur les « signes extérieurs d’agressivité », et leur raison d’être.

Petite présentation de la journée

Mahigan est un jeune Altdeutscher Schäferhund (AS) de 14 mois, qui vit dans les Cévennes, avec 2 léonberg, 4 chiens nus chinois, 2 chevaux, une quantité non négligeable de chats, et accessoirement une 2 pattes, Joëlle. Son quotidien est fait de longues balades dans ses montagnes, de jeux et de baignades… Il est presque exclusivement en liberté mais son lieu de vie fait qu’il ne croise quasiment jamais personne. Vif, il apprend très vite et a pris une place prépondérante dans son petit monde, habitué à passer avant tous les autres chiens . Depuis quelques semaines, des altercations ont lieu avec le léonberg mâle stérilisé.

Devant se rendre à une Régionale d’élevage où le chien va se trouver en laisse, entouré de monde et de beaucoup de congénères, Joëlle m’a demandé d’établir un bilan, et de tester ses réactions, afin de pouvoir les comprendre et les anticiper.

En raison de l’éloignement géographique et de la proximité de la Régionale, il a fallu tout tester la même journée. En temps normal, je préfère dissocier chaque expérience, afin de laisser plusieurs jours au chien pour digérer les nouvelles informations, mais comme souvent, les contraintes humaines compliquent la vie des chiens !

L’idée est de le présenter en toute liberté à des chiens peu intéressés par lui, puis de voir ses réactions en laisse, et enfin, si tout se passe bien, de le mettre en présence de 2 chiens de clients, beaucoup plus interactifs. Le tout, bien entendu, entrecoupé de longues pauses, où il sera au calme.

Avant de décrypter la séance et afin de bien comprendre ce qui se passe, il me paraît indispensable de revenir rapidement sur la notion de zone de sécurité.

Tout animal ( humain compris) détermine 2 cercles fictifs qui définissent sa relation aux autres et sa propre sécurité. Ils sont, chacun, fluctuants en fonction de l’âge, du caractère, de l’expérience,de l’individu et des circonstances.

Le plus éloigné indique la zone de confort de l’animal, la limite sociale. Au delà de ce cercle, les actions sont trop éloignées pour représenter un danger quelconque, il n’y prête pas attention. Le diamètre de ce cercle est déterminé par la distance de fuite estimée par l’animal, pour assurer sa sécurité . C’est particulièrement flagrant à observer chez les troupeaux d’herbivores, qui n’ont que la course pour assurer leur sécurité. Ils vont nonchalamment observer un intrus approcher, et soudainement, prendre le galop tous ensemble, à la seconde où il aura franchi ce fameux cercle, et donc ne sera plus aux nombres de foulées nécessaires pour que les proies soient intouchables. Toute pénétration dans cet espace entraîne une vigilance, une attention accrue.
 
Le 2ème cercle concerne la zone personnelle de l’individu. Elle correspond à la bulle de sécurité extrême, à l’intimité de chacun. Le fameux « ça, c’est mon espace  » dans Dirty Dancing… Oui, bon, ok, je vous accorde que c’est une référence un rien féminine ! Faites le test vous même. Jusqu’à quel point acceptez-vous qu’un inconnu s’approche pour vous parler ? A partir de quand ressentez-vous l’envie de reculer, de mettre de la distance ? Et si, malgré toutes vos tentatives de dégagement, la personne continue d’avancer, ou de vous toucher le bras pour ponctuer ses phrases, ne sentez-vous pas l’envie de la repousser physiquement ?

Voilà, vous venez de déterminer votre zone personnelle ( et de devenir agressif ) ! Pour certains, elle va être de quelques centimètres, pour d’autres de plusieurs dizaines de centimètres, selon son état d’anxiété et de sociabilité.

Pour le chien, c’est exactement pareil ! Mais là où nous pouvons parler, le chien, lui, n’a que ses expressions corporelles. S’il ne peut fuir pour se sécuriser, il va intensifier son discours physique, se rendant de plus en plus impressionnant, afin de faire reculer l’agresseur, ce qui, bien souvent, est traduit aux yeux humains par un comportement agressif… Ce n’est ni plus, ni moins, qu’un terrible contre sens !

Mais laissons Mahigan nous montrer tout ça !

Rencontre en complète liberté

La première rencontre se fait avec Ewen, ma chienne léonberg de 8 ans, extrêmement codée. Les deux sont en liberté, dans un très grand espace. Lorsque Ewen arrive à une 20aine de mètres de Mahigan, il recule, en lui adressant un léger  » sourire « . Elle s’arrête, prend son temps, envoie des signaux très clairs de non agression, et s’approche tranquillement. Quand il recommence à reculer, elle s’arrête à nouveau, puis se préoccupe de récolter toutes les odeurs au sol, sans plus lui montrer aucun intérêt. Mahigan se détend un peu, et reste toujours à la même distance.

L’information est limpide, le jeune berger a peur, et ne cherche en aucun cas le conflit. Il indique qu’il ne souhaite pas un rapprochement, et Ewen le respecte. Je n’ai malheureusement pas de photo de cette rencontre, la maîtresse étant un peu trop stressé pour penser à l’immortaliser !

Je sors les 2 chiots, Maleen, léonberg de 9 mois, et Muffin, border de 11 mois. Je compte sur leurs jeux incessants pour inciter Mahigan à les suivre.

Maleen va arriver droit sur lui, il se met immédiatement en défense et la chasse, ce qui effraye la léotte, qui part au galop. Se sentant plus fort, Mahigan la poursuit. Mais instantanément, Ewen surgit de nulle part et l’écarte, puis retourne à ses odeurs, l’air de rien.

Pendant toute la balade, Maleen va multiplier les invitations au jeu, mais en restant à distance cette fois.

Mahigan est intrigué, il va la suivre de loin, sans plus jamais manifester de signes d’agressivité.

Simplement, quand l’une des deux petites s’approchent, il part en courant !

 
Arrivée de Hébus, mâle léonberg de 5 ans. Il est rompu à ce genre d’exercice, m’accompagne très souvent et reste d’un calme olympien en toute circonstance.

En le voyant arriver, Mahigan va foncer à la voiture, et chercher à y entrer. Hebus va venir à son contact, le toucher du bout du nez très calmement, sans que l’AS ne réagisse, puis va jouer l’indifférence. Il lui a fallu 2 secondes pour simplement lui dire qui était le patron ici, mais sans chercher la moindre provocation. Mahigan l’évitera soigneusement pendant la balade, et Hebus l’ignorera.

Et c’est ainsi que se passe l’écrasante majorité des rencontres entre mâles, quand l’humain veut bien les laisser s’exprimer, et leur faire confiance…

La dernière à arriver est Ialla, femelle léonberg de 4 ans. Elle a très peu d’interaction avec ses congénères et va donc très bien convenir à Mahigan. C’est celle dont il se rapprochera le plus, parce qu’elle l’ignore totalement.

La balade va durer une petite heure, pendant laquelle les chiens sont absolument libres de leurs mouvements. On les emmène à la rivière, on joue avec des bâtons, sans le moindre soucis. Mes chiens font leur vie, et Mahigan observe tout, stressé certes, mais curieux. Il ne fait aucun doute que, si on avait disposé de plus de temps, il aurait fini par les rejoindre. Sa crainte provient simplement de son inexpérience. Il était tranquillement dans ses montagnes, avec sa meute pour le sécuriser, et brutalement on lui fait faire des heures de voiture, pour le projeter seul, dans un milieu complètement inconnu, avec une bande de nouveaux chiens … Il y a de quoi être perdu !

Rencontre en laisse

Après la pause déjeuner, j’intègre Mahigan au cours de Jag et Luz.

Jag est un léonberg mâle de 3 ans, un vrai gentil ! Il n’entre jamais en compétition avec ses congénères, et est un infatigable joueur. Mais ses invitations au jeu ne sont pas toujours très respectueuses de l’espace de chacun, et il peut être très insistant. Il doit apprendre à être plus poli, au risque un jour de prendre un coup de croc.

Luz est une femelle berger Hollandais. L’exact inverse de Jag ! Dès l’âge de 2 mois, elle fonçait toutes dents dehors sur tous les chiens, provocant des bagarres avec tous, quel que soit le sexe ou l’âge. Elle a énormément progressé, mais a encore beaucoup de mal à ne pas réagir à la provocation.

La première rencontre se fait par un simple croisement en laisse, parce que malheureusement, c’est ainsi que doivent se côtoyer les chiens dans notre monde d’humains… Pour eux, c’est une aberration, la laisse leur empêchant toute possibilité de fuite, avec l’intrus arrivant en direct dans la zone de sécurité. Ne reste bien souvent que les démonstrations d’agressivité pour se sécuriser. Pour autant, Mahigan va être exemplaire. Il a une grande confiance dans sa maîtresse, et même s’il augmente sa vigilance à l’approche du chien, il reste très calme. C’est Jag qui, tout content d’avoir un nouveau pote, va déborder son maître, l’entraîner dans sa course pour venir au contact de berger. On ne déplorera que la chute d’Henri, le maître de Jag, qui s’est désespérément accroché à la laisse ! Mahigan, lui, bien que complètement surpris, va s’en remettre à Joëlle et respecter son ordre de ne pas toucher.
On dépoussière le maître et on refait l’exercice, sans soucis. Croiser Luz est une simple formalité, elle ne bouge pas, Mahigan ne se sent pas menacé et passe tranquillement.

En liberté

Dans un premier temps, je demande à Claudine de garder Luz en laisse, afin d’éviter que Mahigan ne se retrouve avec 2 chiens à gérer en même temps.

Les deux mâles sont en liberté.
Comme à son habitude, Jag vient au galop vers le petit nouveau, qui prend la fuite, afin d’éviter tout contact.

Jag revient, ce qui arrête instantanément la course de Mahigan, qui veut revenir à son tour. Mais sa maîtresse se trouve à présent de l’autre côté de Luz.

L’AS va être obligé non seulement de casser son cercle de protection, mais en plus de pénétrer dans celui de Luz, pas forcément ravie !

Il approche très respectueusement. 

 
Dès qu’elle se tend (et pour elle, l’exercice est compliqué), il n’a d’autre choix que d’exprimer une agressivité de façade, afin de se sécuriser.

Encore une fois,il n’y a aucune intention d’agresser de la part de Mahigan, ce n’est que la peur de l’attitude de Luz qui justifie sa réponse.

Si sa maîtresse n’était pas de l’autre côté, il serait simplement resté à distance.

Dès que Luz se détend, Mahigan cesse ses expressions. Il rejoint sa maîtresse.

Jag vient dire bonjour plus calmement. Mahigan est inquiet, le fait savoir, et Jag  lui envoie des signaux d’apaisement ( patte levée), afin de lui signifier ses intentions pacifiques.

Pour autant, Jag va se montrer très insistant ! Il va tenter sans cesse d’amadouer l’AS, mais en systématiquement pénétrant dans son espace critique, provoquant à chaque fois des démonstrations de force de Mahigan, aux quelles il répond par des appels au jeu. Malgré les apparences, les deux font preuve d’une infinie patience, plus d’un chien aurait fini par envoyer les dents devant l’insistance du léonberg. Or à aucun moment, Mahigan ne va toucher Jag.

Jag semble s’amuser de la situation, mais il est toujours prêt à sortir de la zone rouge d’un saut de puce. il sait donc parfaitement « jusqu’où aller trop loin  » !

A la seconde où Jag prend un peu de distance, Mahigan revient tranquillement vers nous. 
 
On remet Jag en laisse, le temps des présentations libres avec Luz. 

Sans surprise, le ton n’est pas le même ! 

Là où Jag cherchait désespérement à désamorcer la crise, Luz fait front et ne laisse planer aucun doute sur sa capacité de réponse…
Les chiens jaugent leurs forces, il n’est en aucun cas question de s’infliger une blessure. Les deux comprennent instantannément qu’il y a du répondant en face, et vont évoluer en parrallèle, sans entrer dans leurs zones respectives. 

C’est un progrès immense pour Luz, qui a appris à gérer ses émotions ! 

Ça n’en reste pas moins une situation stressante pour tous les deux, et quand ils se retrouvent proches, ils s’ignorent soigneusement, mais les crêtes sur le dos indiquent bien leur niveau d’anxiété.

Le pacte de non agression est signé, et chacun évolue sans jamais interférer dans les activités de l’autre.
 

Luz peut même jouer avec SON jouet, sans soucis.

Mahigan n’est pas à l’aise, mais sans la moindre agressivité.

On relâche Jag, et on laisse les chiens évoluer à leur guise, ponctuant simplement la séance de quelques exercices basiques d’obéissance (rappel et assis), qui n’ont d’autres raisons d’être que de mesurer la capacité de concentration des chiens, et leur résistance à la frustration. Mahigan s’y prête de bonne grâce, et une fois encore, fait confiance à sa maîtresse, même quand elle lui demande de rester assis, relativement proche des deux autres.

La liberté à trois change le rapport de force, passant d’une communication duelle à celle d’un groupe, avec des allégences qui se créent en fonction des besoins.

Alors que Luz est au pied de sa maîtresse, Jag vient, une fois de plus, inciter Mahigan à jouer, en s’approchant beaucoup trop près.
Luz observe.

En bougeant, les deux mâles se rapprochent de Luz, qui s’écartent légèrement, mais sans s’éloigner de son jouet.

Mahigan est bien décidé à faire reculer Jag, et en s’élançant, touche quasiment la jambe de Claudine. S’en est trop pour Luz.

Jag a vu Luz du coin de l’oeil, et a probablement mal calculé son bond de côté. Emporté par son élan, Mahigan attérit dans ses poils. C’est la seule et unique fois de toute la séance où il va le toucher !

Luz vient au contact aussi. Tout ça se déroule en une seconde. Sans les photos, on aurait peut être même rien vu. 

Les chiens ont tous la gueule fermée, pas un n’a l’intention de mordre. Mahigan semble tout surpris de se trouver là !  
De la part de l’AS, je le savais déjà, mais la vraie bonne surprise vient de Luz ! Elle sait désormais écarter un danger sans se ruer sur le garrot de l’intrus à pleine dents !

D’ailleurs elle se stoppe immédiatement, permettant au berger de se dégager.

Et Mahigan file remettre un peu de distance pour se sécuriser, immédiatement poursuivi par Jag, abolument pas traumatisé et toujours aussi déterminé à jouer! 
On rappelle Jag pour laisser Mahigan souffler.

Le reste de la séance s’est écoulée tranquillement, sans la moindre tension, chacun respectant les espaces de l’autre. 

Tout ce long roman photo a pour but de tenter d’expliquer, encore et encore, à quel point l’agressivité n’est qu’une manifestation de peur, qu’elle est généralement très bien codifiée et correctement interprétée par les chiens, et qu’elle n’a rien d’irréversible. Les choses dégénèrent souvent à cause d’une intervention humaine, par incompréhension, peur  ou stupidité ( si, si, ça arrive …).

Imaginez ce qui aurait pu arriver si, au lieu de laisser à l’AS la possibilité de fuite, on l’avait contraint au contact en le maintenant attaché court ? Qu’aurait-il appris de sa séance? Et que se serait-il passé la prochaine fois qu’un chien l’aurait approché ?

Bien sur qu’il existe des chiens qui attaquent, à la dangerosité réelle. Le travail est alors beaucoup plus long, et il n’est évidement pas question, au départ, de rencontre en liberté, pour la sécurité de tous. J’y reviendrai dans un prochain article.
Mais dans le cas de Mahigan, qui est représentatif de l’écrasante majorité des chiens dit « méchant, agressif, dominant » et j’en passe, il ne s’agit que d’un bon chien, équilibré, mais simplement en manque de contact avec des congénères étrangers, à qui l’inconnu fait peur ! 
Le petit loup a été exemplaire lors de son exposition, et a repris, avec bonheur, sa vie de montagnard !

Ils en parlent

  1. Abadie

    Bonjour,

    Vous pensez quoi de la prescription de prosac pour un chien qui a semble t il peur des humains et qui est adorable (pot de colle ) à la maison
    Merci.

    • Laurence Soulier

      Bonjour ! Je ne suis pas vétérinaire, et ne peux porter un jugement sur un diagnostic sans avoir vu le chien. Mais la médication, quand elle est préscrite, ne peut en aucun cas régler seule un problème de comportement. Elle doit impérativement s’acompagner d’une rééducation comportementale. 


  2. gasparinou

    Merci pour cette démonstration illustrée et illustrant nos peurs d’humains ignorants alors que nos chiens se décodent sans problème….à diffuser 1 max! 


  3. Joëlle

    Merci pour cette séance exceptionnelle. Si elle a fait beaucoup de bien à Mahigan, j’en suis sortie aussi réconfortée, rassurée, prête à faire confiance à mon loup. Or la confiance est un cercle virtueux qui ne peux que nous entraîner lui et moi, plus haut ! Merci encore. Ton travail, ta capacité d’observer, de voir tout, d’interpréter chaque geste sont impressionnants. 



  4. Josette

    Comme toujours, un article des plus intéressant. J’en retire plein de conseils, et remarque que tu es aussi forte dans ta partie, que l’est Joël pour la photographie. Magnifique reportage, merci. 


  5. Manon

    C’est un article très intéressant,et très bien écrit, ça serait bien qu’il y en ait un peu plus souvent, merci! 


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